GR / Le 14/09/2001
67 / L'hospitalet

Le temps a changé. Non seulement le vent s'est levé, mails il a apporté les nuages, il a apporté la pluie, mais il a apporté le froid.
Mais bizarement, de l'ensemble, nait au petit matin, à marcher seul au milieu des cailloux, de la bruyère et des ajoncs, au milieu de ce souffle froid qui bruine et qui brumise, des herbes hautes qui dodelinent et qui se couchent, toute en même temps, un plaisir vif.

***

Cette étape présente la caractéristique, unique sur le trajet, de passer vers l'heure du déjeuner, à proximité d'un restaurant, en un lien appelé "L'hospitalet". Une aubeine à ne pas manquer.
L'hospitalet, c'est le film "Délivrance" à deux pas de chez vous. Le banjo en moins. Ca fait penser aux arbres qui réussissent à pousser en limite de la zone de végétation et dont on se demande comment ils trouvent matière à vivre là, et à combien de tempêtes ou d'années de sécheresse ou de gel ils vont résister.

L'Hospitalet, ce sont deux maisons sur le bord d'une route. L'une est une ferme, l'autre un restaurant.

Dans le ferme, il y a un gite, mais je n'y suis pas allé. Dans le restaurant, on se croirait dans la chanson "Ces gens-là" de Jacques Brel. Avec la mère qui parle tellement vite et avec un tel accent qu'on arrive à peine à comprendre un mot de temps en temps. Avec le père qui fait une apparition au milieu du déjeuner dans la salle de restaurant en clamant bien haut que "Pour faire ce métier, il faut avoir tuer père et mère". Et avec la fille qui semble avoir poussé comme une herbe à travers les rochers, dont le corps resterait comme marqué par ce parcours imposé, et dont on arrive jamais à accrocher le regard. Et dans ce lieu, on mange de la soupe froide, du roti de veau tiède, du fromage qui sort du réfrigérateur, à l'unisson de la froideur de l'accueil.

GR67 (intro) | GR67 (pratique) | GR67 (impressions) | suite (Barre des Cévennes) | Accueil | Contact