GR / Le 13/09/2001
67 / Aire de Cote

Le chemin on peine à le définir. Ca allie le temps et l'espace, c'est le rapport entre un tracé sur le sol et son parcours. C'est un ensemble de choix, à chaque bifurcation, entre des routes qu'on ne connait pas, pour se rendre dans des endroits où on n'est jamais allé et où, dans mon cas, on a de surcroi rien à faire.

Suivre un chemin, c'est construire quelque chose, pas après pas : une histoire, un trajet. Pas après pas, le paysage change, insensiblement, mais finit, au bout d'un moment, par être complètement différent, surtout ici dans les Cévennes.

Parcourir un chemin c'est quelque chose de fondamental mais qu'on a pourtant si peu souvent l'occasion de vivre.
En ville, on ne voit jamais "le chemin parcouru" comme on voit ici, trois heures après le col par lequel on est passé.

Suivre un chemin, c'est voir, avec ses yeux, avec son corps, le temps qui passe. La douleur qui s'insinue, tout doucement, dans les pieds, dans les articulations, dans le dos, tout doucement, imperceptiblement, et qui finit par être omniprésente, par occuper tout l'esprit. Le soleil qui n'en finit pas de brûler la peau, la rosée qui finit par nous mouiller jusqu'aux os.

Le chemin c'est un ensemble de petits riens qui finissent par avoir des conséquences visibles, sensibles.

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